sous la dir. de C. Sappia, avec la coll. de L. Courtois et de J. Pirotte
Publication de la Fondation wallonne P.-M. et J.-F. Humblet
série Dossiers pédagogiques, t. I
Louvain-la-Neuve, 2000, 42 p.

Ce dossier pédagogique est le complément de l'ouvrage Les noms de rue de Louvain-Ia-Neuve (Louvain-la-Neuve, 1999) et du CD-Rom intitulé Toponymie urbaine (Bordeaux, 2000) réalisés avec le soutien de la Communauté européenne, Programme Socrates éducation des adultes. Son propos est d'initier tout promeneur intéressé, du plus jeune au plus âgé, à la toponymie comme lieu de mémoire c'est à dire aux noms de rue en tant que révélateur du passé et du présent des communautés humaines qui habitent ces lieux. Le présent dossier porte sur la toponymie et l'histoire de Louvain-la-Neuve.

Depuis quelques années, la Fondation wallonne Pierre-Marie et Jean-François Humblet de Louvain-la-Neuve a entrepris de réfléchir sur les «lieux de mémoire», ces portions d'espace auxquelles la mémoire collective confère une signification symbolique dans laquelle une communauté se reconnaît. Sélectionnant les événements du passé auxquels elle s'identifie à un moment donné de son histoire, projetant ses rêves et ses limites, ses espoirs et ses craintes, cette communauté investit «ses» lieux d'une fonction mémorielle, toujours subjective, et les remodèle sans cesse au gré de ses changements identitaires. Subjectifs et changeants, les lieux de mémoire participent certes d'une construction mythique, mais une société peut-elle vivre sans mythes fondateurs, sans utopies qui alimentent l'agir collectif? Pour l'historien des mentalités, la mémoire collective apparaît bien comme une construction sociale toujours en décalage par rapport à l'histoire érudite, mais en tant qu'elle exprime la conscience qu'une collectivité a d'elle-même à un moment donné, elle mérite toute son attention. C'est dans cette perspective qu'en octobre 1997, la Fondation a organisé un colloque de deux jours consacré au thème des « Lieux de la mémoire wallonne », au cours duquel géographes, sociologues, historiens, linguistes, ethnologues et pédagogues ont cherché à réfléchir sereinement sur les lieux de mémoire de la Wallonie, les lieux éventuellement chargés de signification, les lieux vivants où passé et présent se rejoignent dans la recherche de sens à donner aux choses et à la marche du temps.

Parmi les thèmes abordés lors de ce colloque figurait en bonne place la ville de Louvain-Ia- Neuve, mémoire vivante de la crise de l'Université des années 1960 et du «Walen buiten». En effet, l'amertume provoquée par l'affaire de Louvain déboucha sur la volonté de profiter d'un transfert devenu inévitable pour tenter de faire du neuf, tant dans le domaine universi- taire que sur le plan urbanistique et architectural. L'option prise était de fonder une véritable ville nouvelle plutôt qu'un simple campus. Le choix opéré par la Commission de toponymie instituée par l'Université d'inscrire notamment le patrimoine wallon dans les noms de rue de la cité universitaire font doublement de Louvain-la-Neuve un lieu de mémoire de Wallonie.

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